L’éternel recommencement. Les grèves au sein des universités publiques de Madagascar semblent ne jamais devoir s’arrêter. Au grand dam des étudiants, des parents, des enseignants, des riverains des campus universitaires … Après les étudiants de l’Ecole supérieure polytechnique de Vontovorona et leurs pairs de l’Université de Barikadimy à Toamasina dernièrement, ceux de l’Université d’Ambondrona à Mahajanga et de l’Université d’Andrainjato à Fianarantsoa sont, eux aussi, en grève depuis hier. Outre des revendications ponctuelles, le mécontentement des étudiants porte, de manière générale, sur l’éternel problème du retard de paiement de leurs bourses d’études et des allocations d’équipements. Un éternel problème que les responsables concernés ne parviennent manifestement pas à endiguer. Beaucoup voient dans ces retards de paiement quelque chose qui ne tourne pas rond. Pourquoi s’interrogent les observateurs avertis, on attend toujours le dernier moment pour se précipiter à régler ce « problème ».
La question sur les bourses d’études n’est pas un problème récent. Il revient quasiment de manière systématique chaque année. Le paiement des bourses d’études des étudiants connaît un grand retard et les responsables n’interviennent qu’après des mouvements estudiantins. Il est ainsi difficile de simplement rejeter le tort aux étudiants. Faire grève est leur seul moyen efficace d’interpeller. Le problème est aussi et surtout du côté des autorités étatiques concernées. Les régimes qui se sont succédé depuis le début des années n’ont pas trouvé des solutions permanentes à cet épineux problème du retard de paiement des bourses d’études et les divers problèmes dans les cités universitaires des six universités publiques de Madagascar. Le régime actuel a le mérite d’avoir osé s’attaquer au problème en mettant en place la digitalisation. Mais des blocages subsistent quelque part au sein de la machine administrative. Des solutions pérennes doivent être trouvées pour permettre à la machine de tourner correctement et d’éviter que les étudiants universitaires ne soient obligés de faire grève. En tout cas, ces grèves récurrentes deviennent de plus en plus lassantes pour tout le monde, mais surtout pour les étudiants dont les cours sont quasi-systématiquement impactées à chaque grève de leurs pairs.
La Rédaction